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Galilée

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1971

Les Éditions Galilée naissent en 1971. Dès les premières parutions, en 1973, le ton est donné, l’orientation est prise. 1973, c’est l’année de Critique du capitalisme quotidien de Michel Bosquet ; Les Figures juives de Marx d’Elisabeth de Fontenay ; Le Discours impur de Jean-Noël Vuarnet ; Camera obscura – de l’idéologie de Sarah Kofman ; Le Titre de la lettre, de Jean-Luc Nancy et Philippe Lacoue-Labarthe ; L’Archéologie du frivole de Jacques Derrida, préfaçant l’Essai sur l’origine des connaissances humaines de Condillac. Moins d’une année plus tard, Jacques Derrida, Jean-Luc Nancy, Philippe Lacoue-Labarthe et Sarah Kofman créent la collection « La philosophie en effet » que Jacques Derrida inaugure par la publication de Glas, aventure éditoriale aussi bien que graphique, littéraire et philosophique : mise en effet du questionnement philosophique, non pas pour lui-même, mais tel qu’au monde et tel qu’en l’autre, la pensée le met au travail. C’est dans cette même collection que Sarah Kofman fera paraître peu après Quatre romans analytiques (1974).

Dans le même moment, sur les mêmes modes, tandis que la maison édite les revues Digraph et Chorus, se déploie le questionnement esthétique avec la parution de Marcel Duchamp ou le grand fictif de Jean Clair (1975) ; L’Invention du corps chrétien de Jean-Louis Schefer ; suivi par Détruire la peinture de Louis Marin et Les Transformateurs Duchamp de Jean-François Lyotard. Ce dernier fait ainsi son entrée dans la maison d’édition qui, jusqu’à sa disparition en 1998, publiera l’essentiel de son œuvre.

La rencontre avec les artistes, le travail dans et par le livre avec les créateurs, axe essentiel de la politique éditoriale, seront inaugurés par Wifredo Lam avec l’ouvrage intitulé sobrement Dessins dont il fera la couverture (1975).

Le champ littéraire, essentiel lui aussi, est ouvert par Georges Perec avec son si fameux Espèces d’espaces (1974) bientôt suivi d’Alphabets, illustré de dessins de Dado (1976).

Au croisement de l’art et de la littérature, c’est l’édition de Farce de Jean-Marie Touratier avec une couverture originale de Christian Boltanski et un tiré à part où une fenêtre ouverture à même le livre insère un sucre taillé par Boltanski dans une cage grillagée (1979).

À la fin des années 1970, de nouveaux auteurs rejoignent la maison d’édition à laquelle ils vont donner année après année la part la plus importante de leur œuvre : André Gorz, Fondements pour une morale, Paul Virilio, Vitesse et politique  Jean Baudrillard, Oublier Foucault (1977), suivi de De la séduction (1980) ;

En près de cinquante ans, ces orientations n’ont cessé de se renforcer avec des artistes tels que Valerio Adami, Pierre Alechinsky, Karel Appel, Paul Jenkins, François Rouan, Simon Hantaï, Antoni Tàpies, Vladimir Velickovic, Ernest Pignon-Ernest, Raymond Mason, Philippe Cognée, Gérard Titus-Carmel… ; et des auteurs comme Christine Buci-Glucksmann, Jacques Rancière, Étienne Balibar, Hélène Cixous, Yves Bonnefoy, Michel Onfray, Pascal Quignard, Bernard Stiegler, Philippe Bonnefis…

Aux interrogations de la pensée s’associent les questions du texte, de la langue, des pratiques de l’art, la permanente recherche de l’acuité pour ce qui met les enjeux de l’homme et du monde en question, ou comme l’aurait dit Derrida : en effets.

Contact

Téléphone

0147078511

Adresse

9, rue Linné, 75005 Paris
France

Maisons d'éditions similaires :

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Klincksieck

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1842
900 livres au catalogue dont 30 publiés par an
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Renaissance du Livre (La)

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1997
Maison d’édition francophone belge ayant une ligne éditoriale principalement axée sur la mise en avant du patrimoine culturel, gastronomique, touristique mais aussi sur l’esprit caractéristique de notre pays, déclinant ses thématiques autour des 9 axes suivants: cuisine, culture, histoire, humour, jeunesse, patrimoine, société, sport et tourisme. Le catalogue s’enrichit chaque année d’une cinquantaine de nouveautés.
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Couleur livres

Maison d'édition à compte d'éditeur

Issue des Editions Vie ouvrière et fidèle à l’esprit qui a guidé plus de 60 années de publications rigoureuses, critiques et accessibles, Couleur livres s’est révélée, avec ses différents partenaires, comme l’un des pôles les plus importants de l’édition progressiste en Belgique et en francophonie.

Couleur livres se veut une édition engagée, indépendante, pluraliste et proche des associations et organisations qui constituent la société civile.

Une édition qui allie impertinence et découverte, mais aussi originalité, lisibilité et rigueur.

Notre production est large et variée. Elle s’étend de la publication d’essais sur les grandes questions de société (citoyenneté, politique, immigration, mobilité, environnement, santé) aux livres grand public d’initiation aux sciences humaines en passant par les ouvrages d’éducation et de formation, plus spécifiquement destinés aux étudiants, enseignants et parents.

La politique éditoriale de Couleur livres reflète une volonté de transmission et d’accessibilité du savoir au plus grand nombre. Elle valorise le débat et la confrontation d’idées plurielles, le souci de se situer en phase avec l’évolution de la société tout en décryptant ses arcanes et zones d’ombre. Elle en dénonce les scandales, injustices et inégalités. C’est une édition ouverte à quiconque revendique un projet de société humaniste et novateur.

Enfin, Couleur livres s’inscrit résolument dans une perspective de recherche de sens et de réflexion sur les enjeux qui déterminent notre société.

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Chronique Sociale

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1892
Fondée à Lyon en 1892, elle est à la fois un organisme de formation, un lieu d'échange, de confrontation, de recherche, et une maison d'édition.
Ces trois secteurs d'intervention s'avèrent d'ailleurs complémentaires : pas d'édition sans formation, ni de formation sans recherche. Juridiquement, la Chronique est, à la fois, une association régie par la loi de juillet 1901 et dirigée par un Conseil d'Administration (créé en 1967) pour ses activités de formation et de recherche, et une Société anonyme à responsabilité limitée (SARL créée en 1920) pour l'activité édition.
Les deux structures sont liées juridiquement et travaillent en synergie au quotidien pour mettre en oeuvre le même projet.
Historiquement, la Chronique Sociale s'est préoccupée, dès ses origines, de sensibiliser le grand public aux évolutions de la société en suggérant une organisation de la vie collective plus solidaire et plus respectueuse des personnes.
Sa spécificité - et son originalité - consistent à privilégier la culture de proximité et l'échange d'informations en faisant appel à celles et ceux qui ont enrichi un savoir théorique initial par un savoir-faire de terrain ou l'inverse.
Elle s'adresse, en retour, à tous les acteurs d'humanité soucieux de mieux comprendre le monde en vue de le servir mieux, depuis leur propre épanouissement jusqu'à leur action au sein des organisations et au sein de la société.
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Glyphe

Maison d'édition à compte d'éditeur
« On croit que le Graal est la publication. Tant de personnes écrivent avec ce rêve d’y parvenir un jour, mais il y a pire violence que la douleur de ne pas être publié: l’être dans l’anonymat le plus complet. Au bout de quelques jours, on ne trouve plus votre livre nulle part, et on se retrouve d’une manière un peu pathétique à errer d’une librairie à l’autre à la recherche d’une preuve que tout cela a existé. Publier un roman qui ne rencontre pas son public, c’est permettre à l’indifférence de se matérialiser. » David Foenkinos, Le Mystère Henri Pick
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Editions Alphil

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1996
400 livres au catalogue dont 45 publiés par an
Alphil SA est active dans l'édition de livres et de revues, sous format papier et sous format électronique.
Nos activités sont divisées en trois marques éditoriales:
 
  • Éditions Alphil
  • Éditions Alphil-Presses universitaires suisses
  • Éditions Livreo-Alphil

Les Éditions Alphil publient des récits, des essais et des livres illustrés. Elles collaborent avec de nombreuses institutions, notamment avec des musées en vue de publier des catalogues d’exposition et des livres illustrés. Ces ouvrages sont généralement en lien avec l’histoire, la culture et le patrimoine de la Suisse.

Les Éditions Alphil-Presses universitaires suisses publient des ouvrages de sciences humaines et sociales, tels que synthèses, essais, monographies, actes de colloque, éditions de sources, mélanges, thèses, mémoires de master et revues. L'histoire a constitué le point fort de la maison d'édition à ses débuts, mais au fur et à mesure, son champ de publications s'est élargi à l'histoire de l'art, à la géographie, aux sciences sociales et politiques ainsi qu'à l'analyse littéraire.

La majorité des ouvrages sont rédigés en français, mais nous publions aussi en anglais et en allemand.

Les Éditions Livreo-Alphil publient des essais, des récits, des livres de synthèse et une collection de livres de poche. Ces livres s’adressent un large lectorat.

Historique
 
Les Éditions Alphil ont été fondées en 1996 par deux étudiants, Alain Cortat et Philippe Erard. Enthousiasmés par les dessins d’André Harvec qui paraissaient dans l’Écho Illustré, ils ont cherché en vain à se procurer un album. Ils ont alors décidé de publier eux-mêmes un recueil d'une sélection de 200 dessins du fameux dessinateur français. Ce projet a été primé lors d'un concours organisé par la Jeune Chambre Économique du district de Porrentruy, ce qui leur a permis d'obtenir les fonds nécessaires pour se lancer dans l’édition. Après le retrait de Philippe Erard, et sous la direction d’Alain Cortat, les Éditions Alphil se sont spécialisées dans l'histoire, les récits, les essais, les beaux-livres et les textes universitaires.
 
En 2010, un nouvel associé, Jacques Barnaud, a rejoint les Éditions Alphil. À cette occasion l'entreprise a été transformée en SA et a emménagé dans de nouveaux locaux à Neuchâtel, où sept collaborateurs (5 équivalents plein temps) assurent le travail éditorial ainsi que les activités de distribution. Le travail de mise en page et de graphisme est confié à des spécialistes des arts graphiques en externe.

 

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B42

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 2008

Les Éditions B42 publient des ouvrages qui interrogent l’environnement visuel dans lequel nous vivons, en contribuant à la constitution d’une bibliothèque d’outils de réflexion sur les pratiques du design, du design graphique, de la typographie et de la création contemporaine. Ces études croisent d’autres domaines que sont la technologie, les médias, le numérique, l’anthropologie ou les études culturelles.

B42 s’est engagé dans un travail de traduction de textes majeurs de l’histoire du design et de la typographie, et également dans la publication d’essais qui contribuent à la diffusion et au renouvellement des savoirs.
De ce travail engagé en 2008 a émergé un catalogue de livres de référence, plébiscités notamment par les enseignants, qui constituent un fonds vivant, toujours en mouvement. Ils occupent une place de choix dans les bibliothèques des designers, des graphistes, des architectes, des artistes, des étudiants et enseignants de ces domaines.

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Nouvelle Cité

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1957
400 livres au catalogue dont 30 publiés par an
Les Éditions Nouvelle Cité, nées en 1957 avec la revue Nouvelle Cité – suivi par les premiers livres en 1962, et par le trimestriel Connaissance des pères de l’Église en 1981 – comptent maintenant plus de 350 titres disponibles au catalogue et produisent environ 25 nouveautés par an.Nouvelle Cité est une maison d’édition issue du mouvement des Focolari très actif dans les domaines inter-religieux et interculturel – qui s’adresse au grand public
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Nous (éditions)

Maison d'édition à compte d'éditeur
72 livres au catalogue dont

Theodor W. Adorno, Bernard Aspe, Alain Badiou, Judith Balso, Jacques Barbaut, Michaël Batalla, Philippe Beck, Mehdi Belhaj Kacem, Luc Bénazet, Walter Benjamin, André Biély, Rémi Bouthonnier, Philippe Boutibonnes, Dominique Buisset, Benoît Casas, Paul Celan, Chateaubriand, Sonia Chiambretto, Francis Cohen, Collectif pour l'intervention, Bernard Collin, Marie Cosnay, Jean-Patrice Courtois, Robert Creeley, E. E. Cummings, Jean Daive, Milo De Angelis, Jacques Demarcq, Mladen Dolar, Antoine Dufeu, Alexandre Dumas, Bruno Fern, Aurélie Foglia, Frédéric Forte, Théophile Gautier, Joseph Julien Guglielmi, Edith de la Héronnière, Bénédicte Hébert, Gerard Manley Hopkins, Eric Houser, Andrea Inglese, Jacques Jouet, Alain Jugnon, Frantz Kafka, Eustachy Kossakowski, Emmanuel Laugier, Hervé Le Tellier, Carlo Levi, Aurélie Loiseleur, Mina Loy, Curzio Malaparte, Christophe Manon, Guy de Maupassant, Natacha Michel, Luis de Miranda, Frédéric Neyrat, Ovide, Pierre Parlant, Pier Paolo Pasolini, Oskar Pastior, Antonio Porta, Reinhard Priessnitz, Jacques Rancière, Ernest Renan, Lisa Robertson, Théo Robine-Langlois, Jacques Roubaud, Sade, Edoardo Sanguineti, Gertrude Stein, Sylvie Taussig, Yoann Thommerel, Elio Vittorini, Gérard Wajcman, Jonathan Williams, Andrea Zanzotto, Slavoj Žižek et Alenka Zupančič :

amorce d’élaboration d’un nous contemporain extrême disparate.

 

Pour se soumettre, sujet-éditeur, à la question de Mallarmé : “véritablement, aujourd’hui, qu’y a-t-il ?”.

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DDB

Maison d'édition à compte d'éditeur crée en 1877

Les origines
La fondation en 1877 à Bruges de la maison d’édition Desclée de Brouwer et Compagnie suit de trois ans celle de Desclée, créée par Henri et Jules Desclée qui s’associent Alphonse de Brouwer, propriétaire d’une mégisserie. Ensemble ils créent l’imprimerie Saint-Augustin, destinée à appuyer les efforts de la société Saint-Jean l’Évangéliste de Desclée. Cette initiative s’inscrit dans une période d’industrialisation de la Belgique où, comme la plupart des autres pays européens, la scolarisation progresse et où l’édition catholique voit se développer de prestigieuses maisons comme Brepols ou Casterman.

1877-1920 : les débuts d’une puissante société franco-belge
Très vite Desclée de Brouwer et Cie songe à s’installer en France et apparaît complémentaire de Desclée, reconnu « éditeur pontificale » et publiant des livres pour des clercs. Desclée de Brouwer oriente ses productions vers la culture chrétienne en général comme l’attestent ses premières parutions : La Revue de l’art chrétien, les Vitraux de la cathédrale de Bourges, avant de se lancer grâce à son imprimerie de Bruges dans la publication du Missel de dom Gaspar Lefebvre. Plusieurs librairies s’ouvrent à Lille, ensuite à Paris (rue du Vieux-Colombiers, puis rue de Rennes), à Nîmes et même à Rome. Devenue une puissante société, Desclée de Brouwer et Cie est l’une des premières maisons à utiliser la machine Typograph de Rogers ; elle devient tout normalement un des membres actifs du Syndicat des éditeurs belges.

1920-1946 : les années des « grandes amitiés »
Avec la collaboration d’éditeurs de renom tels qu’Étienne Gilson et Jacques Maritain, disciple de Léon Bloy, la politique éditoriale connaît une véritable explosion après le Première Guerre mondiale. Réunissant autour d’eaux des représentants du « renouveau catholique » qui a caractérisé la France dès le début du siècle – Charles Péguy, Paul Claudel, Julien Green par exemple –, Pierre Van der Meer de Walcheren, anarchiste converti par Léon Bloy, devenu directeur littéraire avant Stanislas Fumet, publie les œuvres des nouveaux convertis (Gertrude von Le Fort), les textes des mystiques (Jean de la Croix, Thérèse d’Avila). Le catalogue s’enrichit de titres qui connaissent de grands succès, comme Distinguer pour unir les degrés du savoir de Jacques Maritain (1932). Lui-même fonde et dirige plusieurs collections nouvelles : « Questions disputées », « Choisir », « Temps et visages », « Bibliothèque française de philosophie ».
Sous la houlette de Pierre Van der Meer, les collections se multiplient : « Les Grands Mystiques » ; on lance des revues de réputations internationale : Les Études carmélitaines, la Revue thomiste; on entreprend la publication d’une œuvre monumentale avec la « Bibliothèque augustinienne », etc. En 1932, la revue Esprit voit aussi le jour au sein de cette équipe éditoriale. Le renouveau intellectuel se caractérise alors par un éclectisme catholique, par l’affirmation d’une autonomie de la pensée laïque et l’engagement politique avec la guerre d’Espagne. Le dialogue avec l’humanisme est représenté par Bernard Guyon (collection « Les Écrivains devant Dieu ») de Henri Gouthier.
 

1946-1970 : une multinationale
Malgré le départ de plusieurs auteurs vers la nouvelle maison d’édition du Seuil, DDB, selon l’abréviation un temps adoptée, connaît une extension internationale : l’imprimerie se modernise pour produire La Sainte Bible qui sera traduite en plusieurs langues ; la maison d’édition s’implante à Bilbao, Buenos-Aires, Utrecht, New York et Montréal, tout en développant une chaîne de librairie à Bruxelles, Louvain, Utrecht, Breda. Elle négocie avec le Cerf la diffusion de la fameuse Bible de poche, ainsi que la collection « Foi vivante » et promeut la publication d’œuvres considérables : celles notamment de Michel de Certeau, Pierre Emmanuel, Hans Küng, Karl Rahner, Hans Urs von Balthasar, les cardinaux Léon-Joseph Suenens et Charles Journet, dom Helder Camara et Maurice Zundel. La maison ouvre ainsi largement ses portes aux auteurs conciliaires et développe une collaboration intense avec des ordres religieux, notamment avec les jésuites (en lançant la collection « Christus »). En 1966, Maritain, alors retiré chez les Petits Frères à Toulouse, signe un dernier livre qui devient en quelques jours un manifeste retentissant, Le Paysan de la Garonne.

De 1970 à 2000 : du déclin au sursaut
La prise du pouvoir de la structure familiale de DDB revient à Marc Desclée de Maredsous, à qui Georges de Halleux doit céder le pouvoir, alors que la maison traverse des années difficiles : les librairies sont vendues, l’imprimerie est en faillite, les filiales s’autonomisent, la multinationale se désagrège, le catalogue est dénaturé et beaucoup d’auteurs partent.

En 1982, le groupe de Publications de la Vie catholique (PVC) rachète à 100 % le capital de Desclée de Brouwer. Le redressement s’effectue en plusieurs années, grâce à un renouvellement de l’équipe éditoriale dirigée désormais par André Bourgeois, directeur général, riche d’une longue expérience éditoriale et commerciale, épaulé par Jacques Deschanel qui, ayant fait toute sa carrière chez DDB, en est la mémoire et l’âme, et enfin grâce à Michel Houssin qui depuis 1987 assure la présidence.

Le succès sourit à nouveau à la maison qui conjugue fidélité à l’histoire, innovation éditoriale, réorganisation des services commerciaux ; soucieuse d’enraciner le religieux dans une culture ouverte (philosophie, psychologie et littérature), elle intègre le Catalogue de la maison quadragénaire l’Épi en le prolongeant. Appelée un temps DDB, la maison renoue aussi avec la dénomination plus classique Desclée de Brouwer.

Entre-temps, elle est redevenue une société importante (30 personnes à l’effectif pour l’édition), réalisant un chiffre d’affaires qui a plus que triplé en quinze ans (dont 20 % à l’exportation) ; il était de 12 millions en 1982, en 1996 d’environ 46 millions, et le nombre de titres annuel est passé de quelque 50 à plus de 120). Sa collaboration ne se limite pas au Cerf, elle s’ouvre à d’autres maisons telles que Grasset et Flammarion. Si elle fait encore 30 % de son chiffre d’affaires avec la Bible (Bible de Jérusalem, Chouraqui et sœur Jeanne d’Arc), la maison s’honore de valoriser l’œuvre de Jean Guitton, Marcel Légaut, Maurice Bellet et Éloi Leclerc, et de publier des ouvrages d’André Frossard, Jean Delumeau, Jeanne Bourin et Sylvie Germain, tout en promouvant des études sur l’islam (Denise Masson, Louis Gardet), sur le judaïsme, sans négliger ni les sagesses orientales (Jean Déchanet) ni les diverses confessions chrétiennes et notamment l’orthodoxie. Par ailleurs de nouvelles collections se sont imposées : « Petit vie de… », « L’Aventure spirituelle », « Petite encyclopédie moderne du christianisme », « Anthropologique », etc. Le Jésus de Jacques Duquesnes publié fin 1994 en collaboration avec Flammarion a été un best-seller qui a relancé le débat sur la christologie.

Comme l’a souhaité expressément André Bourgeois, directeur générale de 1982 à 2000, Desclée de Brouwer cherche « à s’ancrer dans la pensée contemporaine sous toutes ses formes ».

Après celui du groupe Le Monde, le rachat par la maison d’édition religieuse suisse Parole et Silence en 2006 fait entrer Desclée de Brouwer dans une nouvelle phase. La maison édite à présent près de 130 nouveautés par an, et se concentre principalement sur des problématiques très religieuses. En 2012, la maison est placée en redressement judiciaire et a accumulé de très fortes dettes. Elle est rachetée en 2014 par le groupe Elidia, présidé par Bruno Nougayrède et Loïc Mérian.

Aujourd’hui
Le nombre de nouveautés par an est ramené à une trentaine et, sous la houlette de Bruno Nougayrède, les éditions Desclée de Brouwer se recentrent sur les sciences humaines, les sciences religieuses et les essais. La maison d’édition Artège, membre du même groupe, reprenant le fond « confessionnel chrétien » de la maison. Les éditions Desclée de Brouwer retrouvent ainsi leur vocation de maison de savoir et de connaissance. Elles participent à l’intelligence de la société et des phénomènes religieux.

Elles publient à l’automne 2015, dans l’esprit de ce renouveau éditorial, l’essai remarqué et remarquable de Pierre Manent sur la place des religions dans la société, Situation de la France.

Une politique ambitieuse de développement des fonds numériques et papier est enclenchée.

Fidèle à ses origines et à son histoire, les éditions Desclée de Brouwer entrent ainsi résolument dans le XXIe siècle et participent, à leur mesure, à la transmission du savoir et à la réflexion autour de ce savoir.

Cet historique s’appuie très largement sur un article de Charles Chauvin que nous remercions pour ce travail.

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